SRI LANKA, voyage au cœur du thé de Ceylan

Audrey Bonnier Dael

À la découverte du Ceylan authentique

 

En mars 2025, lors d’un voyage inoubliable au Sri Lanka, j’ai eu la chance de visiter Damro Tea, l’une des plus anciennes plantations de thé de Ceylan. Nichée dans les collines brumeuses de Nuwara Eliya, cette exploitation m’a ouvert les portes d’un savoir-faire ancestral, entre cueillette à la main, transformation artisanale et passion du thé.

sri Lanka

Le thé de Ceylan – Entre brumes, mains et montagnes

 

Le Sri Lanka, autrefois appelé Ceylan, est l’un des grands royaumes du thé dans le monde. Les plantations y tapissent les collines entre 800 et 2 000 mètres d’altitude, caressées par les brumes et les pluies tropicales. C’est ici qu’est né le célèbre thé de Ceylan, réputé pour sa richesse aromatique, sa fraîcheur et sa finesse.

Une visite au rythme des feuilles

 

Malgré sa taille (plus de 5000 hectares de plantation), le thé est encore récolté à la main avec une grande précision. Les femmes, cueillent les jeunes pousses une à une, dans le respect du cycle de la plante et des règles de qualité propres au véritable thé de Ceylan.

 

J’ai suivi le chemin de la feuille fraîche jusqu’à sa transformation : flétrissage, roulage, oxydation, séchage… Chaque étape m’a été expliquée avec passion par les artisans sur place. Un véritable ballet de gestes, précis et patients, où rien n’est laissé au hasard.


L'usine s'est petit à petit robotisée, mais l'homme est encore nécessaire entre chaque étape de transformation. 


Une immersion qui a du goût

 

Ce voyage a renforcé mon amour pour le thé, pour la plante en elle-même et pour la magie qu’elle porte : celle d’un moment de pause, d’un soin, d’un lien entre les humains et la nature.

 

Aujourd’hui, en préparant mes mélanges chez Chuchotements de Fleurs, je pense souvent à ces visages croisés là-bas, à ces mains qui travaillent la feuille avec douceur, à cette terre lointaine qui murmure elle aussi ses secrets dans une tasse.

 

Vers un thé plus conscient

 

Choisir un thé, c’est aussi honorer celles et ceux qui le cultivent. Je m’efforce désormais de privilégier des provenances claires, des cultures éthiques, et de faire connaître l’histoire cachée derrière chaque infusion.


Les secrets du thé...

Saviez-vous que tous les thés proviennent de la même plante ?

C’est la manière dont on travaille la feuille qui crée cette étonnante diversité : vert, noir, blanc, oolong, fermenté… un monde s’ouvre dans une seule tasse.

 

Je vous invite ici à explorer les différentes familles de thé, leur mode de fabrication et les petits secrets que j’ai découverts sur place.

Un hommage aux femmes cueilleuses, aux artisans du goût et à cette plante généreuse qui relie les peuples, les montagnes et les cœurs

La culture du thé :
 
Le théier (Camellia sinensis) aime les sols riches, les pluies régulières et les climats doux. Les régions comme Nuwara Eliya, Uva, Dimbula ou Kandy sont devenues de véritables jardins de thé.
 
Les théiers sont taillés à hauteur de taille pour faciliter la cueillette. On récolte uniquement les deux premières feuilles et le bourgeon terminal, appelés « two leaves and a bud ». Cette cueillette manuelle, précise et minutieuse, est réalisée plusieurs fois par mois, selon l’altitude et la saison.
 
Les cueilleuses de thé, souvent des femmes tamoules, effectuent ce travail avec une grande dextérité, dans un respect des traditions et du rythme de la nature.
 
La transformation du thé
 
Après la cueillette, les feuilles fraîches sont acheminées vers des usines de thé situées à proximité. Le processus de fabrication peut varier selon le type de thé (noir, vert, blanc...), mais suit en général ces étapes :
 
1. Le flétrissage
 
Les feuilles sont étalées sur de longues grilles aérées pour réduire leur taux d’humidité. Cela les assouplit et les prépare au roulage.
 
2. Le roulage
 
Les feuilles sont ensuite roulées mécaniquement pour casser les cellules et libérer les sucs. C’est ici que débute l’oxydation.
 
3. L’oxydation
 
Les feuilles s’oxydent à l’air libre, prenant une teinte cuivrée. C’est ce processus naturel qui donne au thé noir ses arômes profonds et sa couleur foncée.
 
4. La dessiccation
 
Les feuilles sont séchées à haute température pour stopper l’oxydation et fixer les arômes. Elles deviennent alors croustillantes, prêtes à être triées.
 
5. Le tri et le calibrage
 
On trie les feuilles selon leur taille et leur qualité : feuilles entières, brisées, poudre… Les thés haut de gamme conservent des feuilles entières roulées, riches en huiles essentielles.
 
 
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Une tasse de Ceylan
 
Le thé de Ceylan est connu pour ses notes vives, florales ou boisées, selon son terroir. Il peut être dégusté pur, avec du lait, ou agrémenté d’épices dans les célèbres tchaï sri lankais.
 
Au-delà de son goût, c’est tout un héritage vivant que l’on savoure. Une culture, des gestes, des visages, un lien entre la plante et la main humaine.
Rocher du Lion (Sri Lanka)

Les grands types de thé & leur fabrication

 

Tous les thés (noir, vert, blanc…) proviennent de la même plante : Camellia sinensis.

 

Ce qui les différencie, c’est le mode de transformation des feuilles après la cueillette, notamment le degré d’oxydation (la réaction naturelle entre les enzymes des feuilles et l’oxygène de l’air).

Je vous propose de les découvrir sous forme de menu déroulant:

Le thé vert

Le thé vert
 
Oxydation : aucune
 
C’est le thé le plus proche de la feuille fraîche. Juste après la cueillette, les feuilles sont chauffées rapidement (à la vapeur au Japon, ou dans un wok en Chine) pour bloquer l’oxydation.
Elles sont ensuite roulées et séchées.
 
Saveurs : végétales, fraîches, parfois iodées ou florales
Riche en antioxydants, réputé pour ses bienfaits santé

Le thé blanc

Le thé blanc

 

Oxydation : très légère (naturelle)

 

C’est le thé le plus délicat. Seules les jeunes pousses (bourgeons duveteux) sont cueillies, puis laissées à sécher à l’air libre sans roulage ni chauffage. Il subit une oxydation très douce, naturelle.

 

Saveurs : subtiles, douces, fleuries, miellées

Un thé noble, peu transformé

Le thé noir

Le thé noir
 
Oxydation : complète
 
Les feuilles sont flétries, roulées pour libérer les sucs, puis laissées à s’oxyder totalement. Elles prennent une couleur brune/cuivrée. Enfin, elles sont séchées pour fixer les arômes.
 
Saveurs : boisées, maltées, épicées ou fruitées
Thé corsé, parfait le matin ou en version chai

Le thé oolong (ou wulong)

Le thé oolong (ou wulong)

 

Oxydation : partielle (10 à 70%)

 

C’est un thé entre vert et noir. Les feuilles sont partiellement oxydées puis chauffées pour stopper le processus au bon moment. Il en existe une grande variété selon le degré d’oxydation.

 

Saveurs : complexes, fruitées, beurrées, florales

Thé de dégustation, très apprécié des amateurs

Le thé jaune

Le thé jaune

 

Oxydation : très légère + fermentation douce

 

Rare et ancestral, surtout en Chine. Les feuilles subissent une légère fermentation à l’étouffée après un chauffage doux. Cela lui donne des notes rondes et peu d’amertume.

 

Saveurs : douces, sucrées, noisette

Un thé rare, entre vert et blanc

Le thé post-fermenté (ex : thé Pu-erh)

Le thé post-fermenté (ex : thé Pu-erh)

 

Oxydation : complète + fermentation microbienne

 

Originaire du Yunnan (Chine), ce thé est fermenté lentement comme un fromage ou un vin. Il peut être vieilli pendant plusieurs années.

 

Saveurs : terreuses, humides, cuir, sous-bois

Excellent pour la digestion après un repas riche

Les thés parfumés

Et les thés parfumés ?

 

Ce sont des thés (souvent verts ou noirs) auxquels on ajoute des fleurs, des fruits, des épices ou des arômes naturels (ex : jasmin, bergamote, rose, vanille…).

Ils offrent une palette créative et sensorielle sans fin !